Jean MIOTTE est un peintre né en 1926 à Paris. Peintre abstrait de l’après-guerre.
Jean Miotte est connu pour la façon dont il transmet l’énergie par les couleurs.
C’est par son geste totalement libre et spontané qu’il construit sa toile.
L’espace est transformé en un champ de tension en couleur qui est aussi bien formé par sa connaissance de construction que par sa spontanéité artistique.
Couleurs élémentaires qui traduisent une émotion forte en même temps qu’une grande sensibilité, clarté des lignes qui courent comme une chorégraphie dans l’espace, vitalité de l’écriture, transparence et légèreté à côté des surfaces vigoureusement appliquées et surtout une remise en question constante sont les caractéristiques de son œuvre.
Son geste dynamique est énergie pure, mouvement pur. L’expérience spirituelle du geste développe la métaphysique du tableau, qui possède une relation complexe avec la réalité vécue, donc une détermination de position intellectuelle et philosophique continue.
La force créatrice de l’être humain, responsable exclusivement envers lui-même, développée à partir de l’existentialisme est aujourd’hui chez Miotte plus vivante que jamais.
Comptant parmi les artistes les plus importants de l'histoire de l'art après 1945, Jean Miotte peintre abstrait français est né à Paris le 8 septembre 1926.A treize ans lorsque la guerre mondiale éclate. Il doit quitter sa maison pour l’internat et la guerre apporte privations et désespérance. Jean est même arrêté en 1943 par des miliciens pour avoir jeté des tracts de propagande, mais il parvient à s’échapper de justesse. Pourtant, lorsqu’il parle de son enfance, il évoque davantage le jazz que la faim ou la peur.
Durant l’occupation, il « résiste » à travers sa passion pour le jazz, ce qui était doublement interdit à cause du couvre-feu et du caractère « dégénéré » de cette musique. Pourtant il n’hésite pas à braver le couvre-feu pour rejoindre ses amis et écouter les « 33 tours » à la mode : Lester Young, Louis Armstrong, les rythmes de Duke Ellington, Benny Goodman ou encore Old Man River. Le jazz, par sa liberté, est un défi, une forme de résistance face à l’idéologie.
L'abstraction gestuelle non-figurative, identifiée généralement par "art informel" est donc un art né dans la décennie de l'après-guerre et issu de la négation de toute forme traditionnelle, en réaction à l'idolâtrie de l'ordre prônée par le fascisme, qui avait mené aux pires horreurs et destructions.
En 1961, Jean reçoit le grand prix de la Ford-Foundation, ce qui lui donne accès à une bourse pour travailler aux USA. Il traverse l’Atlantique et découvre les grands espaces américains. Sa première idée n’est pas de s’enfermer dans un atelier, mais d’ouvrir son regard. Il achète une voiture avec l’argent de sa bourse et traverse les immenses étendues, respire l’air vif, jeune et libre de la terre de l’oncle Sam. Ses toiles prennent les dimensions du pays, la couleur rajeunit dans des tons plus vifs, plus contrastés, les gestes deviennent plus amples. La liberté a besoin d’espace pour « penser grand », pour penser loin, pour aller jusqu’au bout de son ambition.
Jean s’installe ensuite à Soho et fait la connaissance de plusieurs peintres dont Robert Motherwell (1915-1991), Mark Rothko (1903–1970), Jacques Lipschitz, Calder et Sam Francis. Ces peintres vont avoir une influence sur son évolution.
Si en Amérique, l'Expressionnisme Abstrait manifeste une confiance dans le progrès et les potentialités collectives de l'avant-garde, l'Art Informel en Europe s'exprime par des démarches plus individualistes incarnées par la spontanéité du geste.
Jean Miotte a ainsi développé un vocabulaire de larges traces quasi calligraphiques dont les arcs et les courbes suggèrent des mouvements effrénés. Il passe aux très grandes toiles, de l'huile à l`acrylique, à l'explosion des couleurs, au contraste noir et blanc. Par ce langage abstrait, ce sont autant de ponts bâtis entre les cultures, sans égard aux barrières géographiques et aux idiomes locaux, créant une langue authentiquement internationale.
En 1980, Jean Miotte est le premier peintre occidental invité pour une exposition dans la Chine de l’après Mao. Sa peinture provoque l’enthousiasme, en particulier le style des « toiles écru ». Cette nouvelle orientation de la peinture de Jean est emprunte d’intériorité, de profondeur, de retenue et à la fois d’une grande force, elle dialogue ainsi avec la calligraphie orientale. Fruit d’une longue contemplation, le trait transmet une profonde émotion de la façon la plus synthétique possible : « Je cherchais un certain raffinement dans mon geste, la possibilité de rendre avec quelques traits de couleur l’essence d’une émotion vraie, un signe qui divise l’espace avec la plus grande simplicité. Je voulais présenter la profonde résonance émanant d’une fantaisie créative purement symbolique. Nous partagions un paradigme commun de transcription rapide et spontanée. Les maîtres chinois ont tous cette approche vivante et éloquente ».
C’est ainsi que la puissance de sa peinture lui ont vite valu la reconnaissance internationale. À l'œuvre dans ses ateliers de Paris, puis Hambourg, New-York et, plus récemment, Pignans dans le Var et Fribourg en Suisse (où il a ouvert un centre d'art), il a marqué et continue de marquer l'art de ce temps depuis déjà un demi-siècle, comme l'illustrent ci-après la longue liste chronologique des manifestations qui le concernent depuis ses débuts à Paris, et le vaste répertoire des collections publiques qui ont acquis ses œuvres. Enfin, le Chelsea Art Museum à New York abrite la fondation Jean Miotte.
Jean Miotte est un peintre gestuel :
Sa peinture informelle repose sur un geste dynamique, le mouvement est pur et puissant, les lignes sont claires. L'espace est mis en valeur grâce à un blanc qui domine la toile.
Les couleurs vives sont posées avec une gestuelle pleine d'énergie : le peintre s'exprime librement. Jean Miotte est un peintre proche de l'abstraction lyrique, il est qualifié aussi d'expressionniste abstrait.
L'abstraction lyrique apparaît dès 1947, ce mouvement dominé par Georges Mathieu et Hans Hartung se poursuit encore aujourd'hui. La vitesse, l'improvisation, la spontanéité du geste, et l'émotion de l'instant caractérisent ce mouvement.
L'abstraction lyrique s'oppose à l'abstraction géométrique, jugée trop froide, trop rigoureuse et parfois même ennuyeuse.
L'Abstraction Lyrique comporte plusieurs branches :
• L'Expressionnisme Abstrait ou "Action Painting" ou Peinture gestuelles. C'est la branche la plus féconde (pour les critiques actuels et le marché de l'art). Elle est presque exclusivement américaine. Les principaux peintres sont Pollock (et sa technique du dripping), De Kooning, et Sam Francis. Ils travaillent surtout à New-York. Leur professeur est Hans Hofmann. En France, Mathieu a connu une certaine gloire.
• "Le Tachisme". Dès 1933 Hans Hartung s'était fait le précurseur de la peinture gestuelle. Il donne à la ligne un aspect de sismographe psychique. Pour la première fois le tracé d'une ligne n'est plus entrainé aux équivalences plastiques du réel ou du conceptuel.
• COBRA. En Europe, la réunion de Asger Jorn, Karel Appel,
Alechinsky et Corneille notamment aboutit à la formation du groupe Cobra qui est une autre branche de l'abstraction lyrique.
• Color field painting. Au début des années cinquante, des peintres américains donnent un nouveau souffle à l'abstraction. Mark Rotko, Clifford Still et Morris Louis sont les chefs de file du "Color field painting". Comme Tobey (influencé aussi par l'art oriental) ces peintres travaillent d'abord sur la côte ouest des Etats-Unis.
Une lettre ouverte adressée au président du Metropolitan museum of art, le 20 mai 1950, et signée par 18 peintres en colère (Pollock, de Kooning, Rotko, Still, Motherwell, Newman...) est à l'origine du groupe dit des "Irascibles". Ces artistes protestaient contre le conservatisme des musées et avaient le sentiment (confirmé par l'histoire de l'art) d'être les meilleurs peintres de l'après-guerre.
Il décède le 1er mars 2016.
"Couverture Livre objet Eclatement d'une grenade" Collage de toile de jute et réhauts de peinture sur carton toilé noir signé et numérotée par l'artiste. Tirage à 99 exemplaires. Chaque pièce est unique du fait de l'intervention manuelle (peinture et collage)
"Sans titre N° 1" Eau forte et Aquatinte originale signée et numérotée par l'artiste. Tirage à 50 exemplaires.
"Sans titre N° 2" Eau forte et Aquatinte originale signée et numérotée par l'artiste. Tirage à 50 exemplaires.
"Sans titre N° 3" Eau forte et Aquatinte originale signée et numérotée par l'artiste. Tirage à 50 exemplaires.
"Sans titre N° 4" Eau forte et Aquatinte originale signée et numérotée par l'artiste. Tirage à 50 exemplaires.
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