"L’anarchisme est la meilleure piste de lancement vers l’implosion créative." Enrico Baj
Enrico Baj, peintre et sculpteur italien, naît à Milan le 31 octobre 1924. Il décède le 16 juin 2003 à son domicile de Vergiate, près de Varese.
Très jeune, Enrico Baj marque son rejet de l'autorité en se moquant de dignitaires fascistes, ce qui lui vaut quelques ennuis avec la police.
Il étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Brera de 1945 à 1948.
Baj manifeste très tôt une prédilection pour le collage, modifiant par quelques coups de pinceau des papiers peints collés et des toiles conventionnelles, images pieuses ou paysages.
Il fonde en 1951 le mouvement de l’Art Nucléaire avec Sergio Dangelo.
Au milieu des années 50, Baj peint des têtes de "Généraux" qu’il tourne en dérision en collant dessus morceaux d’étoffe et décorations oubliées ou inventées.
Admirateur du père Ubu et des œuvres d’Alfred Jarry, il réalise dès 1957 ses premières "Montagnes" composées de cimes dentelées et de ciels faits de collages puis investies de petits monstres dirigés par un général bardé de médailles, d’épaulettes et autres artifices.
Entre 1959 et 1966, Enrico Baj se rapproche des surréalistes. Il réalise de nombreux « Miroirs » avec du verre cassé et recomposé et les premiers Généraux et Dames, deux thèses qu’il développe dans les années suivantes.
De 1969 à 1971, il réalise une série de tableaux d’après Picasso et Seurat. Sa version de Guernica est un exploit stupéfiant tant il réussit à faire sien ce chef-d’œuvre de Picasso et d’en garder la force sans plagiat ni soumission.
Il réalise en 1972 "Les funérailles de l’anarchiste Pinelli", qui exprime son horreur de toutes les formes d’oppression.
En 1977, il voyage au Mexique, en Egypte et dans certains pays d’Afrique pour revisiter les anciennes civilisations. Plus tard, il crée des masques et totems, inspirés de l’Afrique mais obtenus par l’assemblage de matériaux résolument occidentaux : poulies, moulures de bois, cordons de rideaux avec leur gland.
Dans les années 1983 – 1985 ; ses monstres sont ubuesques, reconnaissables à la cible-spirale qui les frappe. Il travaille avec des Meccanos et en tire des figures évoquant toujours Ubu Roi.
Dans les dernières années de sa vie, l’artiste peint une série de toiles en protestation contre l’élection de Silvio Berlusconi.
Enrico Baj utilise la technique du collage en employant des matériaux divers, riches et anachroniques et en jouant sur des images tantôt naïves, tantôt caricaturales. Ses tableaux se veulent satiriques, ironiques et pleins d’humour cherchant à railler le monde petit-bourgeois ou militaire.
Une rétrospective a eu lieu en 1999 au musée d’Art moderne et d’art contemporain de Nice.
